Aucune proie. Super. J'avançais de nouveau et repartis plus loin, voir s'il y avait de nouvelles proies. Je vois ce qu'il voulait dire par "pénurie de gibier". Il n'y avait pas d'odeur ou alors très peu mais elles étaient anciennes ou très bien masquées. Même mon flair de guépard des neiges avait du mal à trouver la moindre odeur. Je marchais en regardant le sol et sentant les alentours, le museau légèrement pointé vers le bas. Mes oreilles frémissaient à chaque petit bruit, quêtant le bruit d'une proie.

Toujours pas. Je soupira et allais chercher encore plus loin. Priant pour trouver de la nourriture et satisfaire mon maître tant aimé, je leva le museau haut et inspira profondément, mobilisant tout mes sens cette fois encore. En même temps que je faisais cela, je pensais que moi aussi je commençais à avoir faim. Je poussa un petit miaulement exaspéré et reprit mes recherches de plus belle.

Mon calme légendaire me permit de garder mon sang froid. Inutile de s'énerver, j'allais y arriver. Je m'étira alors, poussant sur mes pattes et me léchant deux ou trois fois le poitrail, histoire de me remettre en état. Je bailla, découvrant alors mes longs crocs et reprit mes recherches. Je m'enfonçais de plus en plus loin dans la forêt, m'éloignant donc aussi du lac. A un moment, je crus entendre un bruit et me dirigea vers celui ci mais ce n'était rien d'autre qu'un terrier qui venait de s'effondrer sur lui même. Soupirant de déception, je chercha encore.

Bon, j'étais vraiment calme, mais j'ai quand même mes limites. Ce devait faire plus de trois heures que je cherchais une fichue proie dans cette maudite forêt ! Gaaah ! Mes poils blancs flamboyaient doucement sous le pâle rayon du soleil qui fut bientôt masqué par les nuages. Un beorc aurait trouvé qu'il faisait froid mais moi, étant sous ma forme humaine, cela ne me faisait... ni chaud ni froid ahahah.Mes yeux rouges brillaient dans le semi pénombre de la forêt. Enfin, forêt... C'était exclusivement des pins et l'on voyait très nettement qu'ils avaient étés plantés par des beorcs, ils étaient trop symétriques, trop droits.

Enfin ! Parvenant à mon museau, je sentis l'odeur lointaine d'un cerf. Parfait. Il était seul mais jeune. Etrange mais je n'allais pas poser de question. Je suivis son odeur et le trouva. Dans une petite clairière, il broutait de l'herbe. Parfait. Je m'embusqua dans les buissons et avança lentement. Mon pelage allait être très facilement repérable et il valait donc mieux que je fasse attention. Je jaillis soudain de ma cachette en poussant un petit feulement. Mon sens de l'honneur m'obligeait à prévenir avant d'attaquer. Ensuite, s'il n'était pas assez rapide pour survivre, tant pis pour lui.